-
CAUSSADE La maison de CAÏFA
Pour recevoir des nouvelles hebdomadaires des mises à jour du blog, de nos rendez vous, inscrivez vous sur la newsletter cliquez ICI
Les visites déjà réalisées, les futures balades, CAUSSADE
CAUSSADE (82300)
La maison de CAÏFA
(en cours de construction)
Pays du Bas QUERCY en TARN et GARONNE,
et dans la région OCCITANIE Pyrénées Méditerranée ex MIDI PYRENEES
Une famille a été à l’origine d’un mode de colportage important et efficace
«Caïffa. » Une appellation que les anciens utilisent encore aujourd'hui pour évoquer un commerçant, même s'il n'est plus ambulant.
L'histoire débute à Paris, à la fin du XIX e siècle. Michel Cahen est né le 4 février 1862 à Ennery (Moselle), fils d'un marchand de bestiaux. En 1887, avec son épouse Caroline (née Gross), il ouvre une épicerie dans la capitale, rue Boutitte. Le hasard entre en jeu quand il rachète au Havre, une cargaison de café, rescapée d'un bateau naufragé. Le produit est alors rare et donc fort peu consommé. Michel Cahen fait sécher et griller sa précieuse acquisition, l'ensache dans des petits paquets d'une livre qu'il entreprend de vendre… en porte à porte.
Le succès est foudroyant et, trois ans plus tard, le couple crée sa marque "Au planteur de Caïffa" (*). Le champ d'activité est élargi au thé, épices et autres denrées rares à l'époque.
Peut-être parce qu'il a lui même pratiqué la vente à domicile, le commerçant a une idée de génie. Il ouvre des succursales dans toute la France (plus de 300 en 1910) et développe la vente au détail, directement chez l'habitant. Ses agents sont ravitaillés grâce au chemin de fer et un nouveau type de colporteurs se lance sur les chemins. Ils sont reconnaissables et Michel Cahen anticipe le marketing, en misant sur « l'image ». Casquette (grise l'été, verte l'hiver), tablier de jardinier, sacoche d'épicier et crayon sur l'oreille composent la tenue réglementaire. Le véhicule est, lui aussi, uniformisé : un triporteur noir sur lequel brille l'enseigne, poussé par le colporteur et traîné, selon les régions, par des chiens, un âne ou un mulet. En marge du café, le chargement contient sardines, pâtes, chocolat, sucre, huile, poudre de lessive et même aiguilles, fils ou coton.
Dans de nombreuses villes, des succursales étaient implantées, d’où partaient les charrettes des colporteurs.
La vie de ceux qu'on appelle désormais les « Caïffas » est rude. Par tous les temps, ils parcourent environ 90 kilomètres par semaine, empochent entre 10 et 25 francs de l'époque par jour, dont 11 % représentent leur salaire.
Pour autant, Michel Cahen se montre résolument philanthrope et son œuvre sera couronnée par la Légion d'honneur. De fait, il a relancé l'économie des anciennes colonies productrices de café mais a également créé une société de Secours mutuel qui assure ses employés. À son actif par ailleurs, l'envoi chaque année de 200 enfants en colonie de vacances.
En 1923, Michel Cahen rachète 25 % de la toute nouvelle Maison du café. "Au planteur de Caïffa" deviendra ensuite l'UFIMA (Union Française d'industrie et de marques alimentaires) avant d'être rachetée, en 1977, par le groupe néerlandais Douve Egberts qui s'associe l'année suivante avec Sara Lee Corporation.
Un développement qui fait honneur à Michel Cahen, décédé le 31 janvier 1928. La Seconde Guerre mondiale signe la fin des colporteurs. Ils seront remplacés par des commerçants tenant boutique qui, au volant de leurs camions, continueront les tournées à domicile, dans les campagnes.
(*) Caïffa provient du nom Haïffa, port situé en Israël. Sources : Jean-Jacques Jouffreau et Alain Berrebi.
D'après le journal LA MONTAGNE plus par ICI