La guerre de Religion en Tarn et Gne

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Guerre de Religion en Tarn et Garonne

Siège de MONTAUBAN

En 1610, à la mort d'Henri IV, MONTAUBAN est une des citadelles du protestantisme français et est entourée de fortifications. Sa population (12 à 15.000 habitants) est presque exclusivement protestante, son commerce est prospère.

Louis XIII âgé de 20 ans et Richelieu décident de supprimer les privilèges aux Réformés. Les protestants du Midi répondent par la rébellion.

En octobre 1620, Louis XIII s'empare du Béarn et le rattache au Royaume de FRANCE, avant de s'attaquer au Quercy, aux Cévennes et au Poitou. 

Au printemps 1621, ses troupes avec à leur tête, le général en chef MAYENNE, Henri de Lorraine, s'emparent de Saint Jean d'Angely et se dirigent vers la Garonne, du côté d'AGEN. Plusieurs villes ne pouvant pas résister, se soumettent au fur et à mesure (MAUVEZIN, MAS GRENIER, REYNIÈS). 

A MONTAUBAN le duc de ROHAN, commandant du haut Languedoc et de la haute Guyenne et du consul DUPUY organisent la résistance: Plus d’un millier de volontaires, hommes, femmes et enfants creusent et piochent pour approfondir les fossés et  transportent des rondins de bois de la forêt du Ramier et de Saint-Etienne-de-Tulmont pour fabriquer les coffrages utiles pour les fortifications. Derrière leurs remparts, tous solidaires, les Montalbanais sont prêts avec 4.500 hommes de troupe à résister face aux 25.000 hommes amenés par Roi de France en personne !

Les Montalbanais forment une entreprise sur le château de REYNIÈS, à la sollicitation de son propriétaire qui en avait été chassé par le duc de MAYENNE: Le 6 août 1621, MONBRUN et DUVAL accompagnés de nombreux volontaires attaquent et prennent le château après une terrible bataille. Peu de défenseurs sont épargnés mais le château n'est pas pillé.

ALBIAS résiste: Un certain capitaine Lapeyre, venu avec 300 hommes depuis Montauban osera défier le général en chef catholique Mayenne. Malgré une vaillante résistance, les assaillants pénètrent dans le village et rue après rue, maison par maison, tout est brûlé et saccagé en ce 13 août 1621. La vengeance de Mayenne fut terrible : les pasteurs furent pendus, ainsi que les consuls et tous ceux qui portaient des traces de poudre. Le reste des hommes furent ligotés et utilisés comme manœuvres aux travaux de sape sous les murs de MONTAUBAN.

Le roi Louis XIII, accompagné de son épouse Anne d’Autriche, est accueilli à MOISSAC où les habitants lui réservent une entrée triomphale par la porte Sainte-Catherine.

Le roi LOUIS XIII, son conseil et le connétable Charles d’Albret, Duc de Luynes, l'armée royale avance dans la plaine de VILLEMADE. Le roi s'installe au château de PIQUECOS. C'est le début du siège qui durera environ 3 mois.

Le Duc de Luynes, Charles d’Albret choisit le château de Capou pour surveiller l'ouest de MONTAUBAN. Le duc de Mayenne,  établit son camp en face de Villebourbon pour surveiller l'est. Le prince de Joinville, Charles de Lorraine va camper dans la plaine des rives du Mortarieu, en face de la porte de Moustier pour surveiller le Sud.

Les assiégeants ont une terrible batterie de canons. Les bombardements commenceront le 1er septembre 1621.

Le 27 septembre 2621, dans la nuit, une colonne d’environ 4500 hommes avec à leur tête le duc de la Force (Jacques Nompar Caumont (1588-1652), vice-roi de Navarre du temps d’Henri IV) et le duc de Sully (François de Béthune (1598-1678) n’est autre que le fils du grand Sully), armée de secours envoyée par le duc de Rohan, chef du parti huguenot, réussira à atteindre le quartier de Villenouvelle: 

La conviction de se battre pour une juste cause et leur foi inébranlable seront une cause de la réussite des assiégés encouragés par le consul Dupuy, le pasteur Chamier, et douze autres ministres du culte.

Le 30 septembre 1621 et les deux premiers jours d’octobre arrive la pluie et les fossés se remplissent d’eau, les ravins deviennent des ruisseaux…La campagne se transforme en bourbier.

Un assaut général est décidé à partir du 13 octobre 1621. Il dura 3 jours et n’eut pas raison de Montauban, malgré les bombardements intensifs. Le roi était revenu ce dimanche 17 pour assister au triomphe. Il était allé voir le duc Henri de Montmorency, venu de Toulouse avec six-cents soldats en renfort. On lui avait préparé un joli spectacle : une attaque générale sur les trois fronts du Siège. Il repartit le soir, à huit heures, très en colère, dépité et découragé. Tout avait foiré, les troupes avaient remis l’assaut en voyant le nombre de soldats amassés derrière les remparts, prêts à sortir comme un seul homme pour se défendre, toutes brèches ayant été comblées.

"Les 400 coups de canon qui auraient dû faire tomber Montauban" conseil du moine espagnol, Domingo de Jésus Maria donné à Louis XIII sont bien dérisoires à côté des seize mille projectiles lancés sur les remparts par les habitants. Expression qui est encore utilisée aujourd'hui vient bien de là.

Un mal terrible (une variété de typhus très contagieux), transmis par l’entassement des soldats dans une même pièce décima l'armée royale, et précipita la décision de lever le Siège le 15 novembre 1621.

L'armée royale a perdu 16.000 hommes tandis que les assiégés comptent 6 à 700 morts.

L'été 1622, Louis XIII revient et ce sera encore un été meurtrier avec deux autres Sièges, à Négrepelisse et à Saint-Antonin...........

Tant que "ceux de Montauban" ne plieront pas le genou de devant Sa Majesté la force devra l’emporter…et ils seront donc obligés de se soumettre sous le joug du puissant cardinal de Richelieu, qui fera tomber les deux villes protestantes rebelles La Rochelle et Montauban dans l’obéissance au roi.

L'édit de NANTES est confirmé, les privilèges politiques supprimés, les fortifications rasées.

MONTAUBAN se soumet et ouvre ses portes au Cardinal et au Roi. 

Et Louis XIII reviendra à Montauban pour savourer son triomphe à la Toussaint 1632 !

D'après la Dépêche par ICI

D'après GALLICA par ICI

D'après La Dépêche les 400 coups de MONTAUBAN, l’abbé Georges Passerat, président depuis 15 ans de la société archéologique et historique de Tarn-et-Garonne, ancien professeur d’histoire à l’Institut catholique de Toulouse:

épisode 1 :  Ceux de MONTAUBAN par ICI

épisode 2 : Vendredi 13 août 1621 ALBIAS ville Martyre par ICI

épisode 3 : Mardi 17 août 1621 le Roi arrive à PIQUECOS par ICI

épisode 4 : La ville dans ses murs : de Villenouvelle à Villebourbon par ICI

épisode 5 : Les troupes royales s’installent, 17 août 1621  par ICI

_{épisode 6 : Les atouts des assiégés : le moral au beau fixe  par ICI}

épisode 7 : La victoire en chantant !  par ICI

épisode 8 : Les dangers de l’assaut ou le tombeau de la noblesse de France par ICI

épisode 9 : feu à volonté, 15 927 coups de canon par ICI

épisode 10 : les amazones de MONTAUBAN par ICI

épisode 11 :  il faut savoir quitter Montauban par ICI